La naissance d’une entreprise dans l’accompagnement : la phase qu’on zappe tous.tes

S’installer comme hypnothérapeute : tout un programme ! Beaucoup de personnes qui sont dans le milieu de l’accompagnement le sont suite à une reconversion. J’ai en mémoire la phrase de ma coach, il y a plus de 10 ans (j’avais alors 22-23 ans) : “vous ne ferez pas coach tout de suite, c’est pas un métier qu’on fait aussi jeune”. Ca a mis fin à notre collaboration. Mais en effet, c’était l’usage : il y avait peu de personnes qui faisaient ce métier en “premier métier”. 

Lorsqu’on se reconvertit, nos attentes et nos besoins sont très différents de ceux qu’on avait à 23 ans. Souvent, il y a des crédits à rembourser, des enfants à élever, et une maison à gérer. La reconversion doit donc être rapide. C’est souvent pour cela que beaucoup se tournent vers hypnothérapeute ou coach, plutôt que vers la psychologie, car cinq ans d’études, c’est trop long.

Il existe cependant des délais incompressibles. Si l’on peut « gagner du temps » sur une formation, notons qu’on le perdra ensuite, car il faudra apprendre ce que l’on a manqué d’une manière ou d’une autre. 

Par exemple, la psychologie : quand on accompagne des personnes sur leur santé mentale, il me semble incongru de ne pas s’intéresser un minimum à la psychologie : théories de l’attachement, biais cognitifs, théories du développement… 

Sommes-nous des entrepreneurs.euses comme les autres?? 

Il ne s’agit pas seulement de psychologie mais aussi d’entrepreneuriat : apprendre à monter une petite entreprise, la faire tourner, connaître la législation en vigueur, gérer la comptabilité et le marketing, etc. S’ennuyer?? Connais pas. 

Dans les start-up, il existe le “cycle de vie de l’entreprise” : 5 phases que toutes les entreprises ne passeront pas, car toutes n’ont pas les mêmes objectifs. Mais les phases de départ sont adaptables à chaque situation. 

Source : https://www.digischool.fr/cours/la-vie-d-une-entreprise-et-les-etapes-de-son-developpement

Nous ne fondons pas des start-up, mais sous prétexte que nous n’avons “de vraies entreprises, avec des vrais employés et tout et tout”, nous zappons certaines réalités liées à l’entrepreneuriat : les temps incompressibles de développement. 

L’étape qu’on oublie

Un de ces temps incompressibles c’est l’étape d’apprentissage et d’évaluation. En langage start-up c’est la phase de croissance. 

Votre boîte vient de naître, et comme un bébé hérisson, elle a besoin de grandir. Elle entre alors en phase d’apprentissage. C’est la phase de test. Le moment où vous allez lancer des hameçons et voir ce qui mord.

La mignonnetée 

Plusieurs points sont à checker dans cette étape, et ça va vous rappeler quelque chose. 

  1. Définition et vente de votre offre : ce que vous faites déjà ! 

Dans cette période, on apprend à définir à qui on veut s’adresser : quelles sont les personnes que l’on veut accompagner. 

On va également créer notre produit : séance individuelle, de groupe, temps de séance, nombres de séance, temps entre les séances, etc… 

Ça nous fait penser au cadre n’est-ce pas? J’utilise des mots marketing, mais c’est exactement le travail sur le cadre thérapeutique que vous devez faire quand vous commencez.

Trouver la stratégie de développement adaptée 

On explore ensuite les  différentes façons de vendre notre produit : vous êtes un.e fan d’insta? Top direction le reseau social. 

Vous avez l’ordi en horreur ? Les conférences, ateliers, réseaux professionnels et partenariats sont autant d’options disponibles. 

Trouver la “bonne” stratégie de développement c’est trouver celle qui est à l’intersection de : 

2. Le passage marrant : les KPI

Une fois que nous avons passé en revue ces questions muy importante, il va falloir mener l’enquête sur ce que vous avez fait : évaluer vos KPI. 

Kiwi Pas Imposable? Nop, Key Performance Indicators. Jolis mots ronflants en anglais pour dire : les indicateurs qui vont dire si tu vas dans le bon sens, ou si t’es pas loin de te prendre le mur. 

Je vais vous épargner les taux de conversion, le cout d’acquisition par client, l’engagement sur les réseaux parce que chacun choisira ses KPI selon sa stratégie de développement. Pour les débutant.es, on peut commencer par se poser des questions larges : 

  • Quelles sont les stratégies qui ont marché? Celles qui n’ont pas marchées? 
  • Combien de temps vous y avez passé? 
  • Quelles sont celles (les stratégies)  que vous avez aimées? 
  • Combien ont-elles amené de personnes à vous contacter? Combien de suivis? 

C’est un moment qui va vous permettre de monter en compétence, de vous améliorer. Que ce soit sur le marketing, l’accompagnement en général, ou votre outil. 

Combien de temps dure cette phase? 

Vous imaginez bien que tout ceci ne va pas se faire en 2 mois. Donc ce temps d’exploration va durer.

Combien de temps? Je sors ma boule de cristal

Difficile de répondre à cela, car ça va beaucoup dépendre des contextes sociétaux, individuels, et de ce qu’on fait pour se développer. 

Pour ma part je dirai au moins 9-10 mois. Voir un an. Et ça, en étant formé au marketing, et à la com. Pas en y allant à l’aveuglette. Attention, évidemment qu’il est possible de se développer en 3 mois en bourrinant sur la com. Par contre, ça veut dire oublier l’idée de faire autre chose que de la com et des séances.  

Le plan B ! 

Si on part dans cette idée qu’il faut un peu de temps, et qu’on ne pourra pas contraindre ce temps à nous obéir, cela veut dire qu’on aura besoin d’un plan : de l’argent de côté, un travail à mi-temps.

Bref une sécurité financière qui nous permettra de ne pas stresser comme un.e malade parce que les indemnités Pôle emploi s’arrêtent dans trois semaines. Il est possible de réussir dans ce métier.

Je rappelle que reprendre un travail à mi-temps n’est pas un signe d’échec incommensurable. C’est un signe que vous avez besoin d’argent, point barre.

Les conneries des réseaux sociaux 

On peut se laisser influencer par les histoires de succès instantanés sur internet, mais la réalité est souvent différente : on se compare souvent aux histoires superbes vues sur internet, les promesses de facilité et d’argent à la pelle.

Rappelez-vous, les promesses en ligne sont aussi faciles à faire qu’un clic, mais les tenir c’est une autre histoire. Si tu es dans cette situation, et que t’as l’impression d’être une grosse truffe parce que tu n’as pas réussi à développer ta boite en 3 mois : keep cool. 

Avancez à votre rythme, prenez le temps de faire un check point en cette fin d’année de ce qui marche ou pas, de ce que vous devez apprendre ou développer comme compétences l’année prochaine, et gardez à l’esprit qu’on est tous.tes passé.es par là. Et qu’on y repasse fréquemment. C’est la joie d’être entrepreneur.euse! 

Article inspiré de la dernière Newsletter d‘Alexis Minchella de Tribu Indé, que je vous recommande vivement. Il explore la seconde phase : maximiser votre marge.