Quand tu te rackets toi-même

Ca commence bien avec un titre comme ça non???
Aujourd’hui on parle de parasites émotionnels et de racket. Le sujet est venu dans un Live Zoom avec les participants de ma formation communication non verbale et émotion, et il m’a paru intéressant pour un article.
La notion de racket émotionnel vient de l’analyse transactionnelle (AT). On les appelle aussi les émotions parasites.
En gros ce sont des émotions qui viennent en cacher une autre : c’est la substitution d’une émotion par une autre .

Qu’est ce que c’est précisément ?

Une émotion racket est une émotion qui est devenue stéréotypée. Quelque soit le déclencheur de notre émotion, c’est celle là que nous sortons. Un peu comme si nous avions un jeu de cartes, et que nous ne sachions jouer qu’une seule et unique carte.

  • Quelque chose d’injuste se passe devant moi? Boum la tristesse

  • J’ai peur de l’avenir? Boum la tristesse

  • Je suis en colère parce qu’on me prive de ma liberté ? Boum tristesse

Tu as compris le principe je pense.

 

Cela peut aller encore plus loin. Il n’y a pas que les émotions qui peuvent en cacher une autre. Un comportement peut venir racketter une émotion. De même que des pensées (souvent la sur analyse de situations, la mentalisation à l’extrême), ou des besoins physiologiques.
Par exemple : à chaque fois que je suis en colère je me sens fatiguée. La fatigue vient racketter la colère. Bonne façon de ne pas la montrer que d’avoir une baisse d’énergie.

D’où ça vient???

Ce sont des apprentissages que nous avons fait, souvent dans l’enfance. Peut-être qu’il n’était pas acceptable de ressentir telle ou telle émotion dans la famille ou à l’école.
Cela peut également venir du processus de modélisation. Lorsqu’il grandit, l’enfant va copier ses parents. Donc si un de ses parents ne s’autorisait pas une émotion, cela devient une façon de faire normale pour l’enfant.
Par exemple : un client qui vous raconte qu’il ne fallait pas être en colère à la maison, sous peine de se faire gronder. Par contre lorsque les enfants étaient tristes, les parents venaient les réconforter. Il a alors fait le choix inconscient de ne pas se mettre en colère mais plutôt de pleurer pour indiquer un mécontentement. La tristesse vient racketter la colère.

 

Un autre exemple : les personnes qui se sentent mal à l’aise seules avec elles-mêmes. J’ai le souvenir d’une cliente qui faisait des crises de boulimie dès qu’elle rentrait du travail et qu’elle se retrouvait seule. Lorsque nous avons creusé, elle se sentait stressée et en colère à son retour du travail. Alors elle mangeait. Le fait de faire une crise de boulimie venait racketter ses émotions.

 

En résumé, il y a des émotions qui sont plus acceptables ou plus faciles à ressentir et à montrer. Alors que d’autres ne sont pas tolérables. A cause d’apprentissages faits dans l’enfance souvent.
Ces émotions là, nous aurons tendance à ne pas vouloir les vivre et donc à les racketter par d’autres émotions, des comportements ou des pensées.

Un avantage à planquer nos émotions?

Oui, plusieurs.

Cela nous permet d’être plus à l’aise avec nous-même. Nous n’enfreignons pas le « code moral » que nous nous sommes imposés à un moment. Ou qui nous a été imposé et que nous continuons d’accepter.
De plus cela permet une certaine manipulation de l’entourage si on arrive à l’émouvoir, à le rendre inquiet pour nous. Cela peut nous faire obtenir de la reconnaissance, de l’attention.
Enfin un autre avantage est de correspondre à une identité que nous nous sommes donnée : si je suis la gentille fille de la famille alors je ne m’énerve jamais, je rends service et j’accepte tout.

Opération repérage :

Quels sont les indices qui vont pouvoir nous faire dire : ahhhhh ça c’est une fausse émotion qui vient en racketter une autre ! VU !

Plusieurs choses :

  • L’émotion montrée n’a rien à voir avec la situation. Quelqu’un t’explique à quel point il était énervé et il pleure en te montrant tous les signes de la tristesse (si tu ne connais pas ces signe RDV sur la formation micro expressions😏) –> gros indice : il y a une incongruence entre les paroles et l’émotion montrée. A creuser.

  • L’émotion montrée est peu convaincante. Un peu comme si elle était jouée. #actorstudio

  • Tu le « sens pas ». Instinctivement tu sens qu’il y a un truc faux même si tu n’arrives pas à définir clairement quoi. Tu n’y crois pas.

  • Le client entretient cette émotion racket, c’est toujours elle qu’il exprime. Cette émotion revient beaucoup, à plein de moments différents, avec trop de déclencheurs différents.

Voilà pour les indices. Ca en fait quelques-uns pour que l’on commence à s’interroger.
Attention, tout comme le mensonge, à prendre des pincettes avec ces indices et à questionner plutôt qu’accuser.
Nous verrons dans un autre articles comment faire pour changer ce mécanisme de racket, et comment le questionner.

 

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