MayDay, le chauffeur du bus pète un plomb  : IFS & part dérégulée

Mes parts qui partent en vacance

21h23, je suis devant la TV après une journée de taf intense. Je me retrouve seule, sans rien à faire que de regarder des conneries histoire d’essayer de faire décrocher mon cerveau. C’est ou ça, ou je me remets à taffer sur le podcast d’hier que je n’ai pas encore fini de monter. 

Une petite voix, que je connais bien, vient me susurrer à l’oreille, de façon horripilante : t’aurais pas envie de grignoter un truc? Ca t’occuperait non? Ca fait longtemps que t’as pas mangé un truc qui détend? 

Et là, c’est fichu. Je sais que tant que je ne serais pas allé ou dans la cuisine, ou me coucher, je vais l’avoir en boucle. Fort heureusement, je suis une poule,, je dors à 21h30, max 22h. 

Si c’était qu’un soir de temps en temps… Pas de soucis. 

Imagine ton esprit comme un bus. Il y a différentes sortes de conducteurs : 

  • Les managers : ils veulent faire en sorte qu’il ne nous arrive rien, et sont très vigilants sur tout ce qui pourrait nous mettre en insécurité. Ils vont prendre beaucoup d’infos, pour qu’on n’ait pas d’accident. 
  • Les pompiers : Un pneu crevé? C’est pour le pompier. Il l’arrose avec de l’eau et ça ne sert à rien? Tant pis, il va arroser tout le bus, quitte à noyer le moteur, tant que la souffrance s’arrête.

Le manager n’a pas assez bien fait son taf pour nous préserver d’un accident, il arrive comme second conducteur pour gérer ce qu’il se passe après l’accident. 

Les pompiers sont capables de prendre le volant bourrés si ça peut apaiser les parts qui souffrent. 

Mon pompier face à l’ennui

  • Les parts exilées : celles que le manager essaye de protéger. Elles ont déjà eu des accidents dans le passé, maintenant elles craignent tout : un nid de poule peut les faire hurler de peur. Quand elles prennent le volant, elles ne font gaffe à rien car elles sont dans leur souffrance. Le bus peut déraper à tout moment. 

Quand une part de toi prend le volant pendant que le reste de ton esprit est relégué au rang de passager impuissant, dans le jargon de l’IFS, on appelle ça une « part dérégulée » qui prend les commandes. Et ça peut faire des ravages !

Pourquoi ça dérape ?

Imagine ça : chaque part de toi a un rôle. Quand tout va bien, elles travaillent ensemble sous la direction de ton Self – ce moi central, calme et sage. Ca, c’est dans l’idéal.

Mais parfois, quand une part se sent menacée ou ignorée, elle peut dérailler. Elle pense bien faire, mais en réalité, elle sème le chaos, te poussant à réagir de manière excessive, souvent de façon que tu regrettes plus tard.

Dans la réalité, c’est rare que le Self soit le chauffeur du bus, il est le plus souvent relégué à l’arrière, avec ceux qui font des grimaces aux voitures derrière.

Comment se manifeste une part dérégulée?

Tu te retrouves à crier sur quelqu’un pour un rien, à paniquer pour un examen, ou à fuir des situations où tu devrais te montrer. Ou encore tu es dans les extrèmes, que ce soit le sport, le grignotage, le boulot?

Ces réactions, c’est ta (ou tes) part dérégulée qui les orchestre, souvent parce qu’elle est coincée dans un schéma ancien, pensant te protéger. Faut dire que ça a marché pendant pas mal de temps, et elle s’est pas mise à jour.

TOUT VA BIEN, JE GERE JE VOUS DIS !

Et alors, on fait quoi ?

Quelques tips venant de l’IFS, qui ne remplaceront pas une psychothérapie mais qui peuvent aider à s’auto-gérer.

1. Reconnaissance : La première étape est de reconnaître quand une part dérégulée prend le dessus. Ça demande de l’honnêteté et de l’introspection. Parfois, juste mettre un nom sur ce qui se passe peut aider à calmer le jeu. Pour le coup, c’est plus facile à deux. Psy, coach, hypno, etc, ça aide d’avoir quelqu’un qui fait miroir en face. 

2. Comprendre et empathie : Ensuite, essaie de comprendre pourquoi cette part se sent menacée. Quelle est sa peur ? Souvent, ces parts ont des blessures anciennes qu’elles portent comme des fardeaux. Approche-les avec empathie, pas avec jugement. On n’essaie pas de leur faire fermer leur mouille, on discute avec elles. L’auto-hypnose peut être très bien à ce moment-là.

3. Dialogue interne : Engage un dialogue avec cette part. Dis-lui que tu comprends sa peur, mais que ses méthodes sont peut-être un peu… extrêmes. Montre-lui qu’il y a d’autres manières de gérer la situation qui sont moins destructrices.

Il y a des milliers de manières de faire, si tu veux en apprendre quelques-unes tu peux rejoindre la formation Parts Therapy. 

4. Réintégration : Travaille à intégrer cette part dans le système global de manière plus harmonieuse. Cela peut nécessiter de la patience et l’aide d’un professionnel, surtout si la part est particulièrement tenace ou traumatisée.

Mais ne suffit-il pas de se contrôler bon dieu??

Si tu penses que c’est juste une question de se « tenir bien » ou de « contrôler ses nerfs » : erreur. 

Les parts dérégulées ne sont pas des ennemis ; ce sont des morceaux de nous qui ont besoin d’amour et d’attention pour trouver leur place dans ton système global.

Ceux qui diront « C’est dans ta tête, secoue-toi ! » ne saisissent pas la complexité du truc. Comme pour tout, c’est un processus. Parfois lent, souvent déroutant, mais incroyablement libérateur une fois que tu commences à voir les changements.