Les stratégies pourries en « gestion » d’émotion

J’avoue, ma première idée de titre était : si on était moins con par rapport à nous-même? Mais bon, ça ne se fait pas trop d’être aussi virulente dès le titre, alors j’ai gardé ça pour le premier paragraphe 🙂

 

Un article rapide sur nos stratégies pour gérer les émotions, car je crois qu’il est important de dire ce qui ne marche pas avant de proposer de nouvelles façons de faire.
​​​​​​​On va parler des stratégies inefficaces que nous mettons en place de façon souvent inconsciente : en copiant sur nos parents, notre environnement, ou suite à des mini-traumatismes. Par exemple si nous avons eu des familles où il ne fallait pas pleurer, alors peut-être que notre stratégie sera de ne jamais ressentir la tristesse.

Nos stratégies pourries

Depuis que j’ai commencé à accompagner des personnes, je me rends compte qu’on a des stratégies bien inefficaces par rapport à nos émotions. Je me mets dans le lot parce que j’ai fait les deux plus connues.

En number one : enfermer ses émotions.

Stratégie dite de la cocotte-minute, qui consiste à enfermer tout ce est de l’ordre de l’émotionnel.
Pour cela, on va se dire des phrases comme : « je suis trop fort », « non ça va aller », « allez un peu de nerf », « ouhlala les gens vont me voir dans le mal, qu’est-ce qu’ils vont penser de moi, je dois pas me laisser aller…. »

 

Après ces phrases, toutes plus motivantes les unes que les autres, nous décidons de façon inconsciente d’enfermer nos émotions. C’est à dire de ne pas les laisser sortir, voir de faire en sorte de ne plus les ressentir ou au moins que les autres ne le voient pas. J’appelle ça le mode robot.
Stratégie efficace à court terme, mais qui a moyen terme tend à rendre la vie impossible. En effet, plus on enferme les émotions, plus elles prennent de la place. Et elles vont avoir tendance à sortir mais au mauvais moment.
Exemple de Michel qui se fait marcher dessus au boulot par son patron et ses clients. Cela l’énerve fortement, mais il ne dit rien parce que ça ne se fait pas de s’énerver au travail. Et puis parce qu’il a peur de perdre son taf (ce qui se comprend), que ce n’est pas le lieu, etc… Mais plutôt que de se rendre compte qu’il est énervé et de comprendre pourquoi, il se dit « allez fais un grand sourire et tant pis ». Son inconscient comprend qu’il faut enfermer toute colère, faire un grand sourire et hop c’est parti pour la journée.
Malheureusement, et heureusement, enfermer une émotion ne la fait pas disparaitre !
​​​​​​​Donc quand Michel rentre du bureau, et qu’il se prend les pieds dans le jouet qui traine par terre juste après la porte d’entrée…C’est l’explosion. Toute la frustration et la colère enfermées sortent sur son fils, voir sur sa femme, alors que c’est complètement disproportionné par rapport au problème.

 

Les émotions sortiront d’une manière ou d’une autre, à un moment ou un autre.

En deuxième place (mais quand même presque égalité avec le premier): la non gestion. Ou la stratégie du volcan.

Cela consiste à se laisser déborder complètement par nos émotions. Quand elles sont là, alors il n’y a plus aucune raison, adieu cerveau merci d’avoir joué ton rôle jusque là.
J’ai piqué une super métaphore à Mark Manson (je te conseille son livre : Tout est foutu dont le résumé est ICI) :
​​​​​​​C’est comme s’il y avait une voiture dont le conducteur serait les émotions, et le copilote le cerveau. Dans la stratégie dite du volcan, le pilote devient complètement fou, éjecte le copilote de la voiture et fait ce qu’il veut. Quitte à foncer dans les murs tranquillement.

A ce moment-là, les personnes se disent qu’elles sont hypersensibles, mais que c’est impossible à gérer. cela peut aussi dériver sur la première stratégie vue plus haut : j’ai trop d’émotions, alors j’enferme tout.
A long terme ce n’est pas top non plus, car comme nous n’avons plus aucun contrôle de nos ressentis et émotions, nous pouvons agir de façon improbable.
Souvent, les émotions sont aussi fortes car on ne s’autorise pas à les ressentir, et car on ne les comprend pas.
Pourquoi est-ce compliqué de retenir ces émotions? Car cela demande beaucoup d’énergie de canaliser une émotion brute, et qu’à court terme cela nous fait du bien de décharger cette émotion.
​​​​​​​De plus on se met une pression de dingue au bout d’un moment, car on sait comment on fonctionne. Donc on se dit : « il ne faut pas que ça sorte, il ne faut pas que je me laisse aller à la colère, il ne faut pas que je pleure dès qu’on me dit quelque chose… « Et là pas manqué, ça arrive.

A quoi ça nous amène ?

Des personnes ayant du mal à gérer tout ce bazar émotionnel vont déjà très mal vivre les émotions, surtout celles dites « négatives ». Si notre cerveau apprend qu’une émotion est dangereuse, par exemple la colère, il va avoir tendance à généraliser cet apprentissage. Jusqu’à ce que toutes les émotions deviennent dangereuses, et qu’on ne s’autorise plus à vivre aucun ressenti.
​​​​​​​De plus, cela peut amener des comportements addictifs, de compulsion ou autres (automutilation, violence, etc…) pour éviter toute charge émotionnelle.
Plutôt que ressentir de la colère en arrivant chez lui, Michel va peut-être se servir un bon whisky, voir 4 ou 5 au retour du travail. Ou s’enfiler trois paquets de gâteaux. Et c’est N O R M A L, parce qu’il faut bien trouver un moyen de se faire du bien quand on a passé la journée à enfermer des émotions(ce qui demande de l’énergie) ou qu’on a vécu des montagnes russes émotionnelles… Et qu’on ne sait plus quoi en faire. On va aller trouver des choses faciles à mettre en œuvre pour aller mieux, même si ce mieux ne dure qu’un petit moment et que la culpabilité ou la tristesse arrive derrière…

En bref :

Il y a deux grandes stratégies que nous utilisons avec nos émotions : les enfermer ou ne rien faire et se laisser déborder parce qu’on ne sait pas les gérer.
Ces stratégies peuvent se recouper, l’une peut amener l’autre, etc… Mais ce que l’on peut observer c’est qu‘il n’y en a pas une meilleure que l’autre. Les deux mènent à du mal-être à moyen et long terme. Et les deux partent du principe que les émotions négatives ne sont pas bonnes pour nous.
Nous verrons cela dans un prochain article, et surtout nous aborderons les stratégies efficaces plutôt qu’utiliser ces deux là!

 

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Si tu as une autre stratégie inefficace que tu mets en place dans ta vie, fais en nous part dans les commentaires !

 

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