La dictature du bonheur à tout prix

Bonjour !

Je fais un programme sur les émotions depuis quelques temps. Si ça t’intéresse retrouve le ICI.

J’envoie 30 mails pendant 30 jours, avec un exercice chaque jour. Aujourd’hui le thème était le bonheur. Et j’ai eu très envie d’en faire un article. Donc voici le mail en question 🙂

 

A tous ceux qui font du développement personnel à outrance

Je crois qu’il est temps de mettre les pieds dans le plat. Oui, nous travaillons sur notre intelligence émotionnelle depuis plusieurs jours (17 je crois?!). Et je suis sûre que tu fais un super boulot. Mais pourquoi on fait ça ???

Pour certains, ils suivent ce programme pour devenir de meilleures personnes. Pour d’autres c’est améliorer leurs relations (que ce soit avec eux ou avec les autres). Pour eux, c’est que le programme est gratuit alors go prendre des infos qu’on n’appliquera jamais. Ca peut rassurer, de se faire croire qu’on bosse sur soi. Pour toi, c’est peut-être parce que t’en as marre de te faire déborder par tes émotions.
Et pour toi, c’est possiblement parce que tu n’es pas assez en lien avec tes émotions et tu te sens dissocié d’une partie de toi. Il y a mille raisons de suivre ce programme, et je dirais qu’elles sont toutes bonnes.

Pourquoi moi je fais ce programme :
Le but c’est de t’apprendre à accepter ce qui se passe dans ton corps en terme d’émotions. Tout ce que j’écris va dans ce sens : accepter que tu as des émotions. Je ne cherche pas du tout à te faire changer. Parce que ce qui me met hors de moi, c’est qu’on nous fasse croire qu’on n’est pas assez bien comme on est!

D’entendre des personnes me dire qu’elles sont pas assez contrôlantes, pas assez sympa, pas assez calmes, pas assez maigre, pas assez reconnues, qu’elles ne réussissent pas assez…. Mais zut à la fin !!! (et je suis polie)

Bienvenue en happycratie

A l’époque où nous vivons, nous entendons parler développement personnel, méditation, lâcher-prise, et autre psychologie positive toutes les 5 minutes.
Non pas que je m’en plaigne, j’ai surfé sur cette vague 🏄‍♀ pour en faire mon taf. Pendant des années j’ai accompagné des personnes à être plus elles-mêmes, plus mieux bien dans leur corps, à s’aimer plus, et compagnie.
[Mais est-ce que c’est vraiment une solution? Je ne prétends pas avoir la réponse à cette question. Juste mon point de vue.]
Parce qu’en fait c’est une sorte de dictature au bonheur. Il FAUT qu’on soit bien, qu’on soit heureux à tout prix et que nos émotions soient belles, pures, lisses, controlées…. NOOOON
Calmons-nous, méditons 5 mn 😵

Je m’explique : le développement personnel peut devenir une dictature du bien-être, et donc créer l’inverse de l’intention de départ.
Quand on commence ce chemin, on veut apprendre à se connaitre, vivre mieux avec nous-même, être plus heureux. C’est ok. Mais à force de vouloir tout améliorer, tout lisser, on finit par rentrer dans une sorte de spirale ultra négative à terme.
Ce qu’on vise ce serait une sorte de nous 2.0.

Genre la nana ultra bien dans sa vie, qui sait gérer ses crises d’angoisse comme de colère. Si d’ailleurs, il pouvait ne plus y avoir de crises d’angoisses ou de colère ce serait le top.

Taille 38, qui fait du sport tous les matins, un peu de yoga, 10 mn de méditation, qui range son bazar à la Marie Kondo, un petit thé matcha par dessus tout ça et hop go boulot! (et encore, elle s’est pas levée à 6h du mat pour un petit Miracle Morning!)

Au travail ça se passe super bien, les collègues sont tous sympas, j’adore ce que je fais, et je rentre avec le sourire aux lèvres après avoir explosé mes chiffres de la journée (ben oui, faut toujours faire mieux qu’hier dans le monde où je suis tout le temps dans une version 2.0. Parce que la version 2.0 c’est le début, après y a la version 2.1, 2.2, 2.3, 8.9…).

Je m’occupe des enfants, un goûter maison parce que ces saloperies de gateaux de supermarché, pas de ça chez moi! Je range un peu pendant que Monsieur prépare à manger pour ce soir, après être allé au magasin Bio du quartier.

On mange en famille et tout se passe merveilleusement bien. Les enfants adooorent les carottes cuites à l’eau et le blanc de poulet sans sel, mais plein d’épices pour donner du goût (on mange healthy nous).

On parle de la journée de chacun puis on fait un jeu en famille. Les enfants vont se coucher, dorment tout de suite, et moi je passe la soirée avec mon cher et tendre. Et pas lui qui regarde un match et moi qui scrole sur mon téléphone ! Non, on passe une soirée douce à se parler de tout et n’importe quoi et on finit par une magique nuit de folie au lit. Et demain ça recommence, mais en mieux encore parce qu’on va pas s’endormir sur nos lauriers non plus !

Ok, je force le trait. Je le force beaucoup même. Et je me retrouve carrément dans cette image idéalisée. Ca a été mon objectif pendant un moment (sans le mari et les enfants ^^)

Est-ce que tu vois le principe :

A toujours vouloir s’améliorer…..Quand est-ce que l’on s’arrête???

Et surtout quelle pression se met-on??

Qu’est-ce que ça dit de nous de ne pas vouloir accepter les parties pourries qu’on a ?

Et quid des émotions négatives, des échecs, des problèmes???

Il n’y en a plus?

Mais alors comment on sait qu’on veut évoluer et être mieux encore?
C’est le serpent qui se mord la queue.

Le bonheur a été mesuré : il est en moyenne à 7 sur 10

C’est ce qu’on appelle l’adaptation hédonique. Des études sur le bonheur ont été faites, et il en sort un truc super sympa : quoiqu’il se passe dans notre vie, notre niveau de bonheur reviendra à 7 sur 10. Que l’on ait des expériences positives, qu’on gagne demain au loto, ou qu’on vive une période pourrie. On reviendra à 7.

 

Parce que le cerveau s’habitue. Et que nous en voulons toujours plus. C’est ce qui nous conduit à une quête sans fin d’un truc qui n’existe pas : l’idée du bonheur parfait qui sera là tout le temps (ou les 3/4 du temps, allez marchandons un peu).
Une étude a été faite sur deux groupes de personnes :

  • des personnes gagnants au loto

  • des personnes qui sont devenues tétraplégiques

Au bout d’un an, leur niveau de bonheur était presque identique… Ce qui laisse songeur. [Malheureusement cette étude a été faite sur un petit nombre de personnes et n’a jamais été reproduites pour valider les résultats].
L’humain a une capacité formidable d’adaptation. Il s’adapte aux pires choses mais aussi aux bonnes. Et donc le niveau de bonheur revient à 7.
Alors plutôt que lutter en permanence pour se changer, et ainsi renier des parties de soi, pourquoi est-ce qu’on ne testerait pas l’acceptation de ce qu’on est tout simplement? Avec nos défauts, nos qualités etc??
Etant passée par ces questionnements, je sais à quel point ils peuvent être désagréables et angoissants. J’espère que ce sera apaisant pour certaines personnes !
Dans l’idée que stop à un moment, on est des humains, on a des défauts, et on n’est pas heureux H24. C’est normal!

Deux livres que je te conseille si le sujet t’intéresse:

 

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