De ces claques qui réveillent les endormi·es. Qui te décrochent la mâchoire. Qui te secouent les neurones, et qui remettent les idées en place. Bref, une bonne grosse claque comme on les aime. Pour le peu qu’on aime être secoué tel le cocotier.
J’ai eu la bonne idée de suivre les conseils de deux formateurs qu’on a eu pour une masterclass de deux jours sur le questionnement : Laurent Bertin et Jordan Vérot. Faut dire que ça faisait à peut près 4 ans qu’une amie me harcelait pour que je lise ce bouquin. Bon, mea culpa Mel, promis maintenant j’écouterais tes conseils, peut-être.
Donc revenons à nos moutons. Il nous a été très franchement conseillé de lire le livre de Byron Katie : « Aimer ce qui est ». Allons-y gaiment et allons voir ce que Byron Katie nous dit de l’amour, grâce à son concept : Le Travail. The Work pour les initiés anglophones.
Je ne peux pas résumer un livre aussi dense. Donc je parlerais dans cet article de deux choses : d’où vient la souffrance. Et les 4 questions à se poser pour apaiser ces souffrances. Pour le reste je vous invite vraiment à lire le livre, qui se lit très facilement. Il est truffé de retranscriptions d’entretiens qu’a eu l’auteur avec des personnes venues assister à ses séminaires. C’est passionnant.
The work
En quoi ça consiste?
Le présupposé de départ est très simple : ce ne sont pas les évènements extérieurs qui créent nos souffrances mais les pensées qu’on y met, notamment les pensées qui sont en conflit avec la réalité. Autrement dit qui ne veulent pas reconnaitre la réalité, ou se battre avec elle. Et vlan.
Donc ça commence fort en terme de responsabilité. Je traduis : « ce n’est pas la faute de la faute de Michel qui t’a énervé à la machines à café ce matin, mais tes pensées sur ce que Michel a dit ou fait qui ont provoquées de la colère chez toi« . Ce n’est pas « Michel qui te coupe la parole en pleine réunion » le problème, mais la pensée : « Mais quel saligaud ce Michel, il n’a aucun respect pour moi cet enfant de lutin, pour qui se prend t-il??? » qui crée la colère.
Cela amène l’idée que vous voudriez que la réalité soit différente : vous voudriez que Michel vous laisse parler et vous respecte. Mais ce n’est pas ce qui se passe.
Et c’est là que vos pensées entrent en conflit avec la réalité –> résultat : souffrance.
« Vouloir que la réalité soit différente de ce qu’elle est est totalement absurde. Vous pouvez passer le reste de votre vie à essayer d’apprendre à aboyer à un chat »
On se raconte tous des histoires sur nous, sur le monde, sur les autres, pour donner du sens à ce qu’il se passe. Le cerveau adore ça : donner du sens. Je dirais même que c’est une obligation pour lui. Et si ce qui se passe n’a pas de sens, qu’à cela ne tienne, on va mettre celui qui nous arrange !
[Je vous renvoie vers cette petite vidéo d’Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, qui donne un bel exemple de la capacité du cerveau à réorganiser le réel : ICI ]
Donc comme on aime mettre du sens partout, et qu’on aime valider nos croyances sur le monde, on va se raconter des histoires plus ou moins jolies. Et ces histoires vont créer plus ou moins de souffrance.
L’idée du Travail est de mettre à jour ces histoires grâce aux émotions qu’elles provoquent, de les mettre en face de la réalité, et de reprendre la responsabilité de nos pensées et nos émotions.
Plus simplement : tu ressens une souffrance –> tu trouves la pensée qui provoque cette souffrance –> tu te poses 4 questions dessus –> tu retournes la pensée –> tout ça provoque un trou dans ton cerveau et un choc certain –> tu ne souffres plus.
Cela parait bien simple comparé à cette vie douloureuse et complexe ? Et bien ça l’est ! Et c’est ça qui est beau ! C’est super simple. Je ne dis pas que ça se fait tranquillement, en deux secondes, et que la vie sera belle après. Mais le concept en soi est d’une simplicité…Déconcertante.
Arrête de vouloir changer la réalité, accepte la et te prends pas la tête. Je pense que ça aurait pu être le sous-titre du livre qui est : 4 questions qui peuvent tout changer dans votre vie.
Allez, je sens que la foule est en liesse et impatiente de voir ces quatre questions alors allons-y.
Les 4 fameuses questions
Donc on l’aura compris, l’idée première est de trouver les pensées qui entrent en conflit avec la réalité : pour ça rien de mieux qu’écrire. Byron Katie propose de commencer par écrire sur quelqu’un d’autre plutôt que commencer par soi.
Exemple assez bateau, certes, de pensées provocant de la souffrance :
« Michel devrait être plus présent pour moi »
Question 1 : « Est-ce vrai? »
Réponse : « Oui, totalement. Cela montrerait qu’il m’aime ».
Question 2 : »Peux-tu absolument savoir que c’est vrai qu’il devrait être plus présent pour toi? »
Réponse : « non je ne peux pas absolument en être sûre ». Déjà là, ça se fendille. Quelque chose qu’on croyait certain, qu’on a érigé en vérité absolument devient incertain.
Pour ceux qui répondrait oui à cette question allez acheter le livre c’est abordé 🙂
Question 3 : Comment réagis-tu quand tu crois cette pensée? Emotions, comportement, etc…
Réponse : je le harcèle de message, je le soûle en lui disant quoi faire de sa vie et comment se comporter avec moi, je m’énerve et après je suis triste. Et lui s’éloigne de plus en plus.
Bon là on voit que finalement, cette pensée ne provoque pas grand chose de sympa et d’agréable.
Question subsidiaire : Vois tu une bonne raison, qui n’apporte pas de souffrance, de garder cette pensée
Réponse : « non »
Question 4 : Qui serais-tu sans cette pensée?
Réponse : « je serais apaisée, tranquille. Je serais heureuse de voir Michel quand il est là, et je ne serais plus dans la peur quand il n’est plus là. Je profiterais des moments ensemble sans me dire que ça devrait être plus souvent comme ça. «
C’est une futurisation qui permet de valider que finalement, cette pensée, à part nous provoquer de la souffrance, elle ne nous sert pas à grand chose.
Tourne et retourne
Vient ensuite le moment des retournements. Le clou du spectacle.
« Chaque personne est un reflet de vous-même – c’est votre mode de pensée qui vous revient »
Les retournements, ce sont trois façons de retourner les pensées : vers soi, vers l’autre, et à l’opposé. A chaque retournement, il faut trouver trois preuves que cette nouvelle pensée est vraie.
Exemple avec ma phrase de départ : Michel devrait être plus présent pour moi
Retournement 1 : l’opposé
Michel ne devrait pas être plus présent pour moi
Preuves : il a sa propre vie dont il s’occupe, je ne suis pas le centre du monde, et s’il était plus présent je me sentirais oppressée.
Retournement 2 : vers l’autre
Je devrais être plus présente pour Michel
Celle là elle fait mal souvent. Enfin chez moi ^^
Preuves : En effet je pense tellement à moi que je pense rarement à lui, je ne lui demande jamais ce dont il a besoin ou envie, et je ne fais pas l’effort de faire ce qu’il aime.
Retournement 3 : vers soi
Je devrais être plus présente pour moi
Le trou dans la tête se termine ici.
Preuve : oui, je pense tellement à lui que je ne pense pas à moi. Je ne prends pas soin de moi. Je passe mon temps à l’attendre plutôt que de faire des activités qui me plaisent.
Donc ces trois phrases sont aussi vraies, voir plus que la première. Et surtout elles ne provoquent pas de souffrance (du moins pas autant que la première). Tous les retournements ne seront pas forcément bons, il suffit d’en trouver un plus agréable que l’idée de départ.
Et le tour est joué !
En conclusion :
J’ai simplifié pour que ce soit accessible à tout le monde. Et surtout pour ne pas écrire un article de 15 pages. Il y a des nuances, des points de détails apportés dans le livre qui sont des pépites.
Parfois, les choses n’ont pas à être compliquées. Le changement peut être simple, même s’il prend de l’énergie. Et je trouve que ce livre en est un excellent exemple. Il a bien sûr ses limites comme tout. Une que j’ai notée dans ma façon de faire The Work est que c’est un travail très mental, et qu’émotionnellement il y a parfois d’autres choses à creuser… Mais finalement, est-ce vrai?
Le mental ne change pas…. jusqu’à ce qu’il change. Et lorsque cela se produit, c’est toujours au bon moment, jamais une seconde trop tôt, ni trop tard.
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